Le jeu, c’est avant tout s’amuser ! Toute activité, organisée ou non, que votre enfant trouve amusante et agréable est considérée comme un jeu. Mais le jeu est bien plus qu’une simple activité amusante pour votre enfant ! Au fur et à mesure qu’un enfant grandit, il passe par différentes étapes de développement du jeu.
En jouant, les enfants apprennent et développent des compétences importantes qu’ils continueront à utiliser tout au long de leur vie. La résolution de problèmes, la créativité et la volonté de prendre des risques ne sont que quelques-unes des compétences développées par le jeu. Les enfants qui utilisent leur imagination et jouent à faire semblant dans des environnements sûrs sont capables d’apprendre à connaître leurs émotions, ce qui les intéresse et comment s’adapter aux situations. Lorsque les enfants jouent les uns avec les autres, ils ont l’occasion d’apprendre à interagir avec les autres et à se comporter dans diverses situations sociales.
Au fur et à mesure que les enfants se développent et grandissent, leur façon de jouer évolue également. Mildred Parten a fait un excellent travail en observant des jeunes en train de jouer et a développé les étapes du jeu social pour les enfants. Examinons brièvement comment le jeu social se développe et évolue au fil du temps chez les enfants. Le jeu social comporte six étapes et commence dès la naissance.
Veillez à donner à votre enfant beaucoup de temps et d’espace pour jouer. Le jeu est important pour le développement de votre enfant à chaque étape de la petite enfance. Il existe six phases de jeu. Toutes les étapes du jeu impliquent d’explorer, d’être créatif et de s’amuser. Cette liste explique comment le jeu des enfants évolue en fonction de leur âge, au fur et à mesure qu’ils grandissent et développent leurs compétences sociales.
Jeu inoccupé (de la naissance à 3 mois)
Oui, le jeu commence dès la naissance ! Le jeu inoccupé peut être observé dès les premiers mois de la vie. Il se définit comme des activités sensorielles qui manquent de concentration ou de narration. À ce stade, les bébés font beaucoup de mouvements aléatoires avec leurs bras, leurs jambes, leurs mains et leurs pieds. C’est en fait le début du jeu. Ses principales caractéristiques sont les suivantes :
- L’absence d’interaction sociale.
- Manque de concentration soutenue.
- Aucune histoire claire pendant le jeu.
- L’utilisation du langage est inexistante ou très limitée.
Voici quelques exemples de jeu inoccupé :
- Un enfant qui ramasse, secoue, puis jette des objets à proximité.
- Un enfant qui frappe et ricane sur un mobile de jeu dans son lit.
Ces formes de jeu peuvent sembler non éducatives au premier abord, mais elles ont un objectif de développement important. Au cours des premiers mois de leur vie, les jeux inoccupés des enfants les aident à s’orienter dans le monde. Ils apprennent à maîtriser leurs membres et leur motricité. Ils développent leur perception de la profondeur, leurs aptitudes tactiles et la permanence des objets.
Le jeu solitaire (de la naissance à 2 ans)
Le jeu solitaire fait suite au jeu inoccupé. Il s’agit d’un jeu où l’enfant joue seul et s’intéresse peu aux jouets situés en dehors de son environnement immédiat. Il est plus ciblé et plus soutenu que le jeu inoccupé. À ce stade, les enfants commencent à jouer seuls.
Ils ne sont pas encore tout à fait prêts à jouer avec d’autres enfants. À ce stade, les enfants s’intéressent encore peu aux adultes ou aux autres enfants pendant leur jeu. Les principales caractéristiques sont les suivantes :
- Une concentration accrue et une attention soutenue sur les jouets.
- Des récits de jeu émergents, comme l’utilisation du jeu symbolique (utiliser des objets pour représenter d’autres objets, comme pousser un bloc pour représenter une voiture).
- Désintérêt pour les autres enfants ou les adultes pendant le jeu.
- Jeu non structuré, sans objectifs clairs.
Voici quelques exemples de jeu solitaire :
- Deux enfants qui jouent avec leurs jouets mais qui ne se regardent jamais et ne montrent aucun intérêt l’un pour l’autre.
- Un enfant qui a développé la capacité de maintenir son intérêt pour un seul jouet pendant plus de 60 secondes.
- Un enfant plus âgé qui se promène dans le parc et explore son environnement.
Même lorsqu’un enfant a grandi et maîtrisé des formes de jeu plus avancées, le jeu solitaire continue d’être utilisé. Même à l’âge adulte, nous jouons seuls pour nous ressourcer, réfléchir et explorer de nouvelles idées par nous-mêmes.
Comportement des spectateurs et des badauds (2 ans)
Le jeu du spectateur est le premier signe d’intérêt des enfants pour les comportements de jeu des autres enfants. Mais comme son nom l’indique, l’enfant à ce stade se contente de regarder les autres enfants jouer, mais ne se joint pas à eux et ne joue pas avec eux. Ils peuvent également poser de nombreuses questions sur ce que font les autres enfants, etc.
À ce stade, les enfants observent le jeu des autres enfants sans s’impliquer eux-mêmes. Ils s’assoient souvent à portée de voix pour entendre les conversations des autres enfants. Les principales caractéristiques sont les suivantes :
- Les enfants montrent de l’intérêt pour le jeu des autres enfants.
- Les enfants se retirent du jeu par peur, désintérêt ou hésitation.
Voici quelques exemples de jeu du spectateur :
- Les enfants les plus jeunes dans une classe Montessori multi-âges observeront les enfants plus âgés en train de jouer, mais ne participeront pas aux ” jeux des grands “.
- Des adultes qui regardent un événement sportif.
- Un enfant timide qui regarde les autres jouer sans s’impliquer lui-même en raison de sa timidité.
L’écoute et l’observation sont des formes puissantes d’apprentissage. Albert Bandura, par exemple, a démontré le pouvoir de l’observation grâce à ses expériences sur les poupées bobo. Dans ces expériences, les enfants observaient des adultes jouant avec des poupées. Les enfants qui voyaient des enfants être agressifs envers les poupées étaient par la suite eux-mêmes plus agressifs lorsqu’ils jouaient avec les poupées.
Jeu parallèle (2 ans et plus)
Le jeu parallèle suit le jeu du spectateur. Il implique des enfants qui jouent à proximité les uns des autres, mais pas ensemble. Lorsqu’un enfant joue à côté ou près d’autres enfants mais ne joue pas avec eux, on parle de jeu parallèle. On peut avoir l’impression qu’il n’y a pas d’interaction entre eux, mais ils sont attentifs les uns aux autres, parfois même en se copiant les uns les autres. C’est le début du désir d’être avec d’autres enfants.
Ils auront tendance à partager les ressources et à s’observer de loin. Cependant, ils ne partagent pas le même jeu ou les mêmes objectifs lorsqu’ils jouent. Les principales caractéristiques sont les suivantes :
- Jouer dans la même pièce et avec les mêmes ressources, mais pas ensemble.
- Exploration et découverte indépendantes.
- Observation et mimétisme.
- Avoir des objectifs et des centres d’intérêt distincts pendant le jeu.
- Une communication minimale avec les autres enfants.
Voici quelques exemples de jeu parallèle :
- Un frère et une sœur jouant avec le même jeu de Lego, mais construisant des bâtiments différents.
- Des enfants partagent des pinceaux et des peintures, mais peignent sur des toiles différentes.
- Les rendez-vous de jeux précoces où les parents amènent leurs enfants pour jouer ensemble. Ces rencontres ont généralement pour but d’aider les enfants à se sentir plus à l’aise avec des camarades du même âge, mais les jeunes enfants ne commencent pas toujours à jouer ensemble.
Le jeu d’association (3-4 ans)
Le jeu associatif apparaît lorsque les enfants commencent à se reconnaître et à travailler côte à côte, mais pas nécessairement ensemble. Le jeu associatif diffère du jeu parallèle parce que les enfants commencent à partager, reconnaître, copier et travailler les uns avec les autres.
Quand un enfant commence à interagir avec les autres pendant le jeu, mais il n’y a pas beaucoup d’interaction à ce stade. Un enfant peut être en train de faire une activité en rapport avec les enfants qui l’entourent, mais il se peut qu’il n’interagisse pas vraiment avec un autre enfant. Par exemple, les enfants peuvent tous jouer sur le même équipement de terrain de jeu mais faire des choses différentes comme grimper, se balancer, etc.
À ce stade, les enfants commencent à interagir avec les autres enfants avec lesquels ils jouent. Ils commencent à poser des questions et à parler des jouets et de ce qu’ils fabriquent. C’est le début de la compréhension de la manière de s’entendre avec les autres. Cependant, ce n’est pas tout à fait l’étape suivante (jeu coopératif) car les enfants ne partagent pas encore d’objectifs communs pendant le jeu – en d’autres termes, ils ne jouent pas encore “ensemble” de manière cohérente. Les principales caractéristiques sont les suivantes
- Négocier le partage des ressources.
- L’émergence de compétences en matière de bavardage et de langage. Les enfants se posent mutuellement des questions sur leur jeu.
- Les enfants jouent encore de manière indépendante avec des objectifs et des stratégies différents.
- L’imitation et l’observation se poursuivent, mais à une distance plus proche.
Voici quelques exemples de jeu associatif :
- Les enfants se posent des questions les uns aux autres sur leur jeu, ce qu’ils font et comment ils le font. Les enfants travaillent néanmoins sur des tâches différentes.
- Les enfants se rendent compte que les ressources sont limitées dans l’aire de jeu et négocient entre eux pour savoir quelles ressources utiliser.
Jeu social/coopératif (4+ ans)
Le jeu coopératif apparaît peu après le jeu associatif et représente un jeu de groupe social pleinement intégré. C’est le début du travail en équipe. À ce stade, les enfants jouent avec d’autres dans un but commun. Ils commencent ainsi à se socialiser avec d’autres enfants.
Au cours de cette étape, attendez-vous à voir des enfants jouer ensemble et partager le même jeu. Les enfants auront les mêmes objectifs, se répartiront les rôles dans le jeu et collaboreront pour atteindre les objectifs de jeu fixés.
Cette étape représente l’accomplissement de la socialisation, mais les compétences sociales seront encore en développement. Les enfants peuvent avoir besoin de soutien, de pratique guidée et d’échafaudage pour les aider à développer des compétences sociales positives telles que le partage, le compromis et le tour de rôle. Les principales caractéristiques sont les suivantes :
- Les enfants travaillent ensemble sur un jeu partagé.
- Les enfants partagent un objectif commun pendant le jeu.
- Les enfants ont des rôles ou des personnages d’équipe pendant le jeu.
- Il peut y avoir un élément de compromis et de sacrifice pour le bien commun du jeu.
Voici quelques exemples de jeux coopératifs :
- Les jeux d’imagination, où les enfants endossent les rôles de leurs personnages de films préférés pour jouer une scène ou créer leur propre nouvelle scène.
- Les jeux de société où les enfants doivent se relayer pour que le jeu se déroule selon des règles partagées et convenues.
- Les sports organisés.
Le jeu coopératif s’appuie sur la théorie de l’apprentissage socioconstructiviste. Les principaux théoriciens de cette approche sont Barbara Rogoff et Lev Vygotsky. L’idée centrale de cette théorie est que l’interaction sociale aide les élèves à progresser dans leur réflexion. Lorsque les élèves discutent en groupe, ils ont l’occasion de voir des idées sous différents angles et de voir leurs propres idées remises en question et affinées.
Le jeu commence quand nous sommes bébés, mais il ne s’arrête pas là ! Inclure le jeu dans la routine quotidienne de votre enfant et lui donner du temps pour jouer est important pour son développement à chaque âge. Ces étapes sont des lignes directrices générales sur ce que vous pouvez attendre des capacités de jeu de votre enfant, mais n’oubliez pas que chaque enfant est différent et que si vous avez des inquiétudes, parlez-en à votre prestataire de soins.